SOURIANT - BAGARREUR - FRIVOLE - IMPATIENT - CHICANIER - PRUDENT - TENACE - COURAGEUX - CAPRICIEUX - FAMILIER - TÊTU
   

   ENFANCE - Étant le seul enfant d'un jeune couple encore au étude, j'ai toujours pu faire ce qu'il me plaisait. Têtu et ne voulant pas écouter les ordres, je n'ai jamais eu beaucoup d'amis. Je me débarrassais d'eux lorsque j'en avais l'occasion, m'amusant à rire de ceux-ci. Je leur mettais tout sur le dos, espérant avoir la paix ensuite. Oui, j'ai été à la garderie mais ma mère m'a retiré de cet endroit après uniquement une journée. Je crachais sur les gens, mordait certains d'entre eux et je n'écoutais pas les ordres. Je suis donc resté chez ma mamie, ne pouvant pas me faire garder par quelqu'un d'autre. Mon père était toujours étudiant en médecine, lors de mon arrivé en ce monde. Il lui restait quelques années devant lui, n'ayant même pas atteint les 22 ans. Ma mère étudiait l'art et les lettres. Elle avait 19 ans et vivait toujours chez ses parents. Mamie disait souvent qu'elle l'aiderait à m'élever et qu'elle pouvait continuer d'étudier. Mais lorsque ma mère décida de lâcher ses cours et se concentrer sur le monstre que j'étais, elle décida de la mettre à la porte, espérant que son petit ami puisse la faire vivre. Même jeune, je savais que mamie avait de la difficulté à joindre les deux bouts. Son mari, gros joueur compulsif, jouait l'argent sans cesse, allant jusqu'à perdre bien de leurs biens. Pour lui, tout était normal, tout fonctionnait pour un avenir meilleur. Ma mère déménagea donc chez mon père. Petit appartement dans un coin reculé de Bienne, pas d'eau chaude et très souvent, pas d'électricité. Mon père travaillait les soirs de semaines dans un garage pas trop loin. Il essayait de vendre des voitures mais étant payé à la commission, ils nous arrivaient souvent de sauter un repas.

À l'âge de 4 ans, mes parents décidèrent d'aller faire un tour d'automobile dans le coin de Quertal. Nous nous promenions dans une vieille voiture, un très ancien modèle. C'était la voiture de grand-père, le père de mon père. Elle avait rendu l'âme plus d'une fois mais toujours, mon grand-père réussissait à lui donner une nouvelle vie. C'est à ce moment que j'ai découvert la légende de Quertal, celle de la fontaine magique. Pendant des jours, j'ai rêvé de pouvoir faire un voeu pour aider ma famille et c'est ce qui est arrivé, lorsque j'étais de sorti à l'école. Je venais de commencer celle-ci, je n'avais même pas une semaine de fait. Mes parents avaient peur que je ne sois renvoyé mais j'essayais de rester calme pour leur faire plaisir. Maman recommençait tranquillement ses cours à la maison pendant que mon père, venait tout juste de décrocher un petit emploi dans une clinique. Il ne travaillait pas sur les patients mais il classait des dossiers. C'était merveilleux, le calme était revenu à la maison. Lors de la sortie, je me suis amusé à lancer des cailloux dans la fontaine magique, allant jusqu'à souhaiter d'avoir un petit frère. Je voulais jouer avec quelqu'un, m'amuser et avoir un ami. Seul depuis trop longtemps, je n'arrivais pas à m'y faire. Quelques semaines plus tard, mon père m'appris que nous déménagions et que j'allais avoir une soeur ou un frère. J'étais heureux, enfin mon voeu se réalisait.

Début Mai, ma mère donna naissance à deux petites filles, deux jumelle. Je désirais avoir un frère pour ne plus être seul et maintenant, j'avais deux soeurs qui seraient toujours ensemble, unis quoi qu'il arrive. Peut-être était-ce le fait que j'avais jeté des cailloux dans la fontaine mais cette dernière n'avait pas entièrement exaucé mon voeu. Nous étions arrivés dans une nouvelle ville, si on peut appeler les lieux ainsi, dans une charmante petite maisonnette, près de la clinique où travaillait mon père. Lorsque le propriétaire décéda, mon père changea de branche, allant travailler comme aide, chez un vétérinaire. Je ne me suis jamais accordé avec mes soeurs, préférant leur faire vivre un enfer, au lieu de devenir ami avec elles. Elles pleuraient beaucoup, elles n'étaient pas très belles non plus. Je n'avais pas envie de devenir le grand frère protecteur et celui qui pourrait les aider lorsqu'elles seraient dans le caca. Je voulais devenir un bon joueur de hockey et je devais continuer à me pratiquer. C'était loin d'être gagné d'avance.

ADOLESCENCE -  Mon rêve de devenir un hockeur venait de s'effacer de ma tête. Je devais arrêter de me jouer des films, je n'étais pas doué dans les sports. J'aurais aimé pouvoir gagner ma vie ainsi et avoir beaucoup de filles à mon bras. J'allais donc devoir essayer de continuer mes études pour devenir quelqu'un. Je n'avais jamais fait attention à mes notes, croyant ne pas en avoir besoin mais maintenant que je voyais que rien ne pouvait m'aider, j'allais devoir trouver un moyen de passer mon année. Je suis donc sorti quelques semaines avec la directrice de mon école. Elle était mariée et avait une fille de mon âge mais ceci ne m'empêcha pas d'avoir une relation avec elle et avec sa fille, en même temps. Aucune des deux ne le savaient, je pouvais donc m'amuser comme je le souhaitais. J'ai connu bien des choses, pendant ce moment de gloire à l'école et dès que j'ai eu mon diplôme, j'ai tout arrêté. Pas la cigarette en cachette et les vols dans la supérette du coin mais bien la relation avec la directrice. Je suis resté en couple avec sa fille pendant un long moment, voulant tout connaitre d'elle. C'était le grand amour, elle m'aidait à voler et à me procurer de la drogue, certains weekends.

Je me souviens d'une grande dispute avec mes deux soeurs. Elles avaient remarqué que je n'étais plus le même, que je sortais beaucoup et que je ne faisais plus vraiment attention à mon apparence. Elles ont décidé de me parler et m'ont fait comprendre beaucoup de choses. En peu de temps, j'avais changé, j'étais devenu quelqu'un de mieux à leurs yeux et je pouvais enfin poursuivre un autre rêve, devenir pompier. Je voulais partir de la maison familial, devenir quelqu'un et rencontrer quelqu'un de bien, aussi. J'ai laissé Ariel le lendemain de ma conversation avec les jumelle, espérant qu'elle puisse comprendre. Mais très vite, elle rencontra quelqu'un d'autre, s'amusant à le changer également. J'étais donc sauvé de cette malchance, je pouvais donc continuer mes études. J'ai du faire beaucoup de travaux, beaucoup de cours de rattrapages mais j'ai tout de même réussis à terminer l'école. Et pas grâce à Ariel.

ADULTE - IL Y A 5 ANS - À la sortie d'un bar, je l'ai croisé. Jolie fille, un brin pompette. Je savais d'avance qu'entre elle et moi, tout pourrait être possible. Je n'avais jamais été bien dans ma peau, n'ayant jamais de petites amies. Je préférais coucher avec n'importe qui, espérant qu'un jour, je puisse trouver l'âme soeur. Mais elle était bien là, devant moi, le regard pétillant et avec un peu de vomis au coin de la bouche. Après l'avoir raccompagné chez elle, nous avons gardé contact. Contrairement à ce que je faisais dans mes habitudes, à savoir coucher le premier soir, nous avons attendu quelques jours avant de se revoir et ensuite, de passer aux choses sérieuses. Stefani, gentille demoiselle au coeur tendre, tenait un petit magasin de fleur dans le coin. Elle réussissait à garder le nord grâce à ses commandes de fleurs lors des mariages ou bien, lors des enterrements. Elle n'avait plus de familles. Nous nous sommes installés dans une maison sur la route des Oliviers. J'ai toujours su que Stefani était amoureuse mais ce n'était pas réellement mon cas. Je vivais avec elle pour ne pas rester seul, ne voulant pas devenir vieux garçon. J'ai toujours voulu des enfants mais pas pour leurs faire subir ce genre de trucs. Mes parents ont toujours été fidèle l'un envers l'autre et l'amour que les deux se portaient était visible à des kilomètres. C'était même dégoûtant, par endroit.

Il met souvent arrivé de découcher et lorsque je revenais à la maison, Stefani n'en parlait jamais. Ainsi, j'ai rencontré quelques jolies femmes de mon âge et je ne peux même plus dire exactement combien. Tous dans le même bar, même en hiver, tous avec le même genre d'approche. J'essaie de me montrer intéressé par leur vie et leur emploi du temps. Elles ont un travail génial, des frères ou des soeurs. Leurs noms? Aucune idée! Par contre, je me souvient très bien de l'une d'entre elle. Elle disait avoir une soeur et un logement dans le coin. Une nuit dans la même chambre à coucher et le lendemain, elle était partie. Rien de bien changeable avec le restant de ma vie sauf que nous étions chez elle et non chez moi. Habituellement, puisque Stefani et moi, nous habitons ensemble, il m'est souvent arrivé de passer quelques temps de plaisir dans ma voiture, au chalet que nous possédons et même, dans la ruelle près du bar. Mais jamais chez la demoiselle. Son nom, par contre, je ne m'en rappelle même pas. Peut-être même qu'elle ne me l'a pas dit. Ce qui pourrait être vrai car habituellement, j'ai une très bonne mémoire.

Je sais que ce que je fais à Stefani est mal mais j'ai l'impression qu'elle sait ce qui se passe. Et si elle ne m'en parle pas, alors pourquoi j'irai lui en parler moi même? Si elle n'est pas contente de mon trait de vie, j'espère qu'elle ne m'en parlera pas. J'ai autre chose à faire que de l'entendre se plaindre de notre vie de couple. Nous sommes ensembles depuis 5 ans et je n'ai pas l'intention de la laisser tomber. Elle est la seule à faire de la soupe aux choux de cette manière, ce que je préfère au monde. Et en plus, nous essayons d'avoir un enfant. C'est ce que je lui dis mais contrairement à ce qu'elle pense, j'ai trouvé un moyen de lui faire avaler ses pilules. Au déjeuner, dans son verre de jus d'orange. De cette manière, elle ne pourra pas avoir d'enfants avant que je ne le décide. Jouer avec la vie, j'adore!