ROMANTIQUE - TÊTU - SOURIANT - MANIAQUE - PATIENT - ENVAHISSANT
   

   COMMENT LES GENS VOUS PERÇOIVENT-ILS ET COMMENT VOUS PERCEVEZ-VOUS? ♣ Je n'ai jamais cru en la vie après la mort. Mes parents sont décédés lorsque j'étais tout jeune et pour moi, ce fut un passage pour devenir adulte assez rapidement. Du jour au lendemain, je devenais un homme et plus un gamin. Haut de mes 10 ans, je devais prendre des décisions seuls, ne plus jamais compter sur ceux qui m'avaient donné la vie. Ce fut un grand pas vers le monde extérieur. On peut dire que j'ai appris à devenir plus indépendant et plus sérieux. Plus question de prendre mon temps avant de décider, je devais avancer rapidement. Plus question de passer mes soirs à ne rien faire, je devais étudier. Et devenir médecin est venu à moi comme une révélation, quelque chose de déjà tout écrit dans mon avenir. On dit de moi que je suis rarement colérique et, à vrai dire, il n'y a pas grand chose au monde qui pourrait me fâcher. Sauf peut-être voir Céline disparaitre, déménager, mourir ou quelque chose s'y approchant. Elle a toujours fait parti de ma vie, depuis que je sais presque parler et ce n'est pas maintenant que j'ai l'intention de la laisser filer. Il peut même m'arriver de devenir envahissant, lorsque je désire quelque chose. Je n'aime pas me faire reprocher de trop aimer quelqu'un, ou quelque chose. Je ne suis pas près à me débarrasser de certaines choses, voilà tout. Dès que l'on vie la mort de près, notre vie change. On devient plus envahissant, d'avantage émotif et on espère que personne d'autre ne nous sera enlevé. C'est ainsi que je me sens en ce moment.

   VOTRE ENFANCE FAIT-ELLE PARTIE DE VOS BONS OU DE VOS MAUVAIS SOUVENIRS? ♣ J'ai toujours été un enfant modèle et respectueux. Pas question pour moi d'élever la voix ou de devenir un monstre envers ceux que je connais bien. Je n'ai jamais montré les poings, jamais crier sur quelqu'un ou essayer de tuer un être vivant. Pour moi, la colère n'a jamais fait partie de ma vie. Même lorsque mes parents sont décédés. J'en voulais à la vie, au pilote d'avion, à Dieu, à tout le monde. Mais j'ai vite compris que la seule personne qui allait s'en mordre les doigts, à force d'en vouloir à tout le monde, était moi. J'ai donc arrêté d'en vouloir à la vie. Passer des vacances chez mes grands-parents, en Suisse, était étrange. Mais encore plus lorsque j'ai emménagé là, pour le restant de ma vie. Ma grand-mère a toujours été une super bonne cuisinière. Mon grand-père, un conteur d'histoire exemplaire. J'avais tout pour être heureux, ou presque. Il me manquait des gens importants autour de moi et ceux-ci me manquent encore.

À l'école, j'étais tranquille, je voulais toujours avoir de nouveaux amis. Les enfants m'ont regardé de haut, lorsqu'ils ont su que je n'avais plus de parents. Au début, ils me trouvaient différents, préférant ne pas se tenir avec moi, ne voulant pas qu'il puisse arriver malheur à leurs parents, à leurs tours. Cela m'avait pris un bon moment avant de comprendre que je n'avais rien fait, que je n'étais coupable de rien. Alors, pour les autres enfants, c'était une autre paire de manches. C'était beaucoup plus compliqué. J'avais l'impression d'être un étranger, d'être un poison pour eux. Petit à petit, tout a changé. Et je n'ai jamais su pourquoi. Je suis devenu populaire, j'avais des amis. J'ai même eu une petite amie, à l'âge de 12 ans. Bon d'accord, j'avais déjà des vues sur une demoiselle, une très jolie jeune fille, mais cette dernière ne voulait rien savoir de moi. Dès le départ, c'était la guerre entre nous. Une histoire de billes que je préfère maintenant oublier. Nous étions jeunes, nous ne savions pas ce que nous faisions. Je voulais jouer les durs, elle voulait jouer les idiotes. C'est comme ça que je vois cette scène, mais je n'ai jamais eut envie de dire à la jolie demoiselle, à Céline, qu'elle avait entièrement raison. Je reste tout de même maitre de moi-même et il est hors de question que j'approuve son mauvais comportement. Elle aurait du me laisser gagner, remporter ses billes et partir en courant. Dans ma tête, l'histoire aurait été beaucoup plus simple de cette manière.

   COMMENT DÉCRIRIEZ-VOUS VOS RELATIONS FAMILIALES? ♣ J'avais une bonne entente avec mes parents, juste avant leur mort. Si je n'étais pas présent pour le voyage, c'était pour laisser un petit moment de répit à mes parents, vues que ces derniers allaient travailler. C'était une manière de prendre des vacances et de fêter leurs 5 ans de mariage. Lorsque la date fatidique approche, je ne me sens pas très bien, je deviens un peu plus absent, mentalement. Je cherche pourquoi tout ceci est arrivé et pourquoi à eux. Ils n'avaient rien à se reprocher. C'est pour cette raison que j'ai souvent pensé être le responsable de ce carnage. Avec mes grands-parents, je n'ai jamais eut de problèmes. De bien bonnes personnes. Toujours avec le sourire aux lèvres, toujours avec les bons mots pour réconforter. Je n'ai jamais manqué de rien avec eux, comme le paradis sur terre. Je n'ai malheureusement aucun frère, ni soeur. Quelque chose qui me manque, avec le temps. Lorsque je vois des gens avec une grande famille, je les trouve chanceux. J'aurais tout donné pour avoir quelqu'un à qui me confier, quelqu'un à dorloter, quelqu'un à protéger, lorsque j'étais plus jeune. C'est probablement pour cette raison que j'ai envie d'avoir une grande famille. 5-6 enfants, peut-être plus.

   QUE PENSEZ-VOUS DE VOTRE PARCOURS PROFESSIONNEL? ♣ J'ai toujours pensé que prendre des cours de danse et de chant allaient pouvoir m'aider, mais ce ne fut pas le cas. Malheureusement. Moi qui aimait passer beaucoup de temps avec ma mère, c'était une manière pour moi d'apprendre du métier et de passer du temps avec elle. Avec le temps, j'ai vite compris que mon père avait raison. Je ne pouvais pas passer ma vie à danser et à rêver. Ce n'était pas ce qui était réel pour moi. Je devais me trouver un vrai métier, quelque chose qui pourrait faire vivre ma famille, lorsqu'elle serait là. Voyant mon grand-père faire du bien autour de lui, j'ai tout de suite compris que médecin serait mon métier. De toute manière, j'avais toujours eut de bonnes notes et, à l'adolescence, les bourses se sont bien accumulées. Je pouvais donc me lancer dans les études que je voulais et devenir médecin, prendre la place de mon grand-père lorsque ce dernier serait à sa retraite, tombait sous le sens. Ainsi, j'aurais un travail pour mon stage, aussi. Quelque chose de facile et de valorisant. J'allais pouvoir passer du temps en bonne compagnie et apprendre, tout en m'amusant. Je n'ai jamais eut d'autre travail. Attention, je ne dis pas que ceux qui travaille à petit salaire, comme serveur dans un ridicule restaurant, n'ont pas le droit de vivre. Je trouve juste le tout inutile, vu que ceux-ci n'avaient qu'à se lever plutôt le matin, et prendre le temps d'étudier.

   QUELLES SONT VOS RELATIONS PASSÉES ET PRÉSENTES? ♣ J'ai eu quelques aventures ici et là, mais rien de sérieux. J'ai toujours attendu la bonne personne, celle qui allait arriver sur un tapis rouge, imposante et bien dans sa peau. En fait, ce n'est pas ainsi que je la vois, maintenant. Je suis bien amoureux, oui, même marié, mais c'est beaucoup plus compliqué qu'il n'y parait. Tout d'abord, cette jeune femme n'a rien d'imposant. Elle est plutôt douce dans son choix de carrière et adore les bons repas. Elle ne ferait de mal à personne. Elle est loin d'être bien dans sa peau, je le vois depuis des mois. Elle tourne en rond. Bref, il s'agit de la jeune fille aux billes, Céline Julliard. Elle n'a rien de la gamine d'avant, elle est beaucoup plus mature qu'avant. Avec le temps, j'ai fini par l'apprivoiser, moi qui n'avait jamais perdu espoir. Elle était belle, elle l'est toujours, mais c'était différent. Elle avait cette petite étincelle dans ses yeux, la petite lueur qui me faisait comprendre qu'elle était bien là, qu'elle était bien avec moi. Depuis mes aveux, depuis que je lui ai dit que j'aimerais fonder une famille, je la sens beaucoup plus distante, comme si j'avais dit quelque chose de mal, quelque chose qu'il n'aurait pas fallu. Si c'était le cas, j'imagine qu'elle m'aurait expliqué les raisons de son recul et de son froid. Bref, elle est étrange depuis des mois et je me demande bien ce qui lui prend.

Nous nous étions rencontrés lors d'un jeu, lorsque nous étions gamins. Nous ne nous accordions pas, nous ne voulions rien savoir de l'un, ni de l'autre. Et avec le temps, nous avons fini par nous connaitre. J'avoue que j'ai du forcer la main de son père pour que ce dernier puisse la maitriser et la forcer à accepter un rendez-vous avec moi. Mais depuis, tout va bien. Enfin, j'imagine. Moi je l'aime en tout cas, elle est plus précieuse que n'importe quoi.

   QU'ATTENDEZ-VOUS DE VOTRE FUTURE? ♣ J'ai souffert d'être fils unique, j'aurais aimé avoir beaucoup de frères et soeurs. J'aurais aimé garder mes parents le plus possible près de moi. J'aurais aimé pouvoir tout comprendre avant le temps. Garder la tête haute et devenir quelqu'un d'important. Mais maintenant, il ne s'agit pas seulement de dire SI, J'AURAIS AIMÉ, mais bien JE DOIS. Je dois avoir une grande famille et aimer cette dernière. JE DOIS faire de ma femme la plus heureuse des épouses. JE DOIS terminer mon stage et devenir médecin. JE DOIS aller sur la tombe de mes parents prochainement, vu que l'anniversaire de leur mort approche rapidement. JE DOIS faire comprendre à Céline que la vie est belle et que des fois, j'aimerais réussir à lui mettre dans la tête qu'un bébé, ce n'est pas seulement une couche à changer, mais bien de l'amour en masse. Des bisous partout, des rires à ne plus finir et du bonheur. Du bonheur d'être en famille, d'être soit-même et vivre heureux pour toujours.