- AVEZ-VOUS DÉJÀ FAIT UN VŒUX? Je suis un homme beaucoup trop terre à terre pour faire ce genre de conneries mais il ne faut jamais dire jamais. Et il y a toujours un mais. J'ai faillis en faire un, à la fontaine, il y a de cela quelques années. C'était un soir d'hiver ou la neige recouvrait entièrement les patios et les chemins de terre environnants. J'avais passé une très mauvaise journée à l'école, où le directeur de l'établissement m'avait encore réprimandé sur ma façon d'enseigner et surtout, de me vêtir pour travailler. J'avais alors imaginé un scénario, une sorte de mort et d'enterrement soudain pour cet individu sans gêne. Mais je n'avais pas été jusque là, j'avais arrêté quelques secondes avant, debout devant la fontaine, une poignée de monnaie entre les doigts. J'avais peur que quelque chose puisse se passer avec ma personne et ne jamais m'en remettre par la suite. Je suis quelqu'un de brillant lorsqu'il s'agit d'agir mais qui a tout de même l'esprit volatile le restant du temps.

      - QUE PENSEZ-VOUS DE LA FONTAINE AUX SOUHAITS? SUPERSTITION IDIOTE OU FAITS RÉELS? Je ne crois pas à tous ces souhaits réalisés n'importe comment. Par contre, je crois que si on essaie de faire attention à certains moments de notre journée, il se pourrait que plusieurs de nos rêves puissent voir le jour tranquillement, en dehors de notre esprit. Si on espère très fort que quelque chose puisse se passer, il se pourrait que ces choses puissent devenir réalité. Je ne dis pas que je n'irai jamais faire un voeu, ça serait mentir mais je crois uniquement que je vais prendre mon temps pour penser à ce que je veux souhaiter pour ne pas le regretter ensuite. Il y a tellement de choses que je regrette depuis mon enfance que je ne désire pas en rajouter. Je regrette ne pas être celui que j'ai toujours voulu être, celui qui est intentionné aux autres et qui aime sa vie tranquille. J'aurais aimé devenir quelqu'un de plus fort mentalement et qui détient un droit de parole sur tout ce qui touche à l'école. Peut-être pourrais-je faire le souhait de devenir quelqu'un de respecté et de pouvoir diriger l'école comme j'en ai envie ?

      - LE RÉCENT TOURISME ENGENDRÉ PAR LA FONTAINE AUX SOUHAITS VOUS DÉRANGE OU VOUS INDIFFÈRE? Il y a quelques années, ceci me laissait indifférent. Mais maintenant, c'est différent. Je ne veux pas que personne ne s'occupe de ma petite vie pas si bien rangée que je mène. Plus il y a de gens, plus j'ai l'impression d'être surveillé partout où je vais. Je déteste me sentir épié ou suivre, qu'il fasse jour ou non. Je possède bien des secrets à l'école et je ne veux pas que ceux-ci voient le jour. Je déteste devoir mentir à mon entourage pour me sauver de certains points forts de ma vie mais je n'y peux rien. Si jamais mes secrets voient le jour, je sais que je vais devoir déménager et je déteste voyager. J'ai toujours aimé ma petite vie pas si tranquille, mes amis et surtout, certaines étudiantes à l'école. Je ne me vois donc pas entretenir une amitié quelconque avec de nouvelles personnes, ne sachant pas qui elles sont véritablement. En d'autres mots, ceci me dérange et remplis l'école sans cesse de nouveaux étudiants. Je pourrais trouver le tout amusant et valorisant mais ce n'est pas le cas.

      - DORINE ÉTAIT UNE FEMME ACARIÂTRE. L'AVEZ-VOUS DÉJÀ CROISÉ ET QUE PENSEZ-VOUS DE SA RÉCENTE MORT?   J'ai connu Dorine et ceci ne m'a jamais affecté. Je ne l'aimais pas et je crois qu'elle ne m'a jamais aimé non plus. Dans tous les cas, je ne la connaissais pas et je doute fort qu'elle m'a connu dans le passé. J'étais peut-être en couche lorsqu'elle a passé du temps avec mes parents, je n'en sais rien mais je n'ai jamais eut à faire à elle et je crois que c'est pour le mieux. À ce qui parait, la vieille dame avait des chats. Je refuse de dire que j'aurais aimé en avoir un car je possède déjà deux chiens et même si j'adore les animaux, je préfère ne pas m'amouracher plus que raison avec ses petites bêtes poilues. J'ai bien assez d'avoir des petites amies à l'université, en parlant de petites bêtes poilues.
   

- COMMENT LES GENS VOUS PERÇOIVENT-ILS ET COMMENT VOUS PERCEVEZ-VOUS? ♦ Je crois que je suis quelqu'un de persévèrent et qui aime assez la vie pour la continuer telle qu'elle est. Si jamais vous rencontrez le directeur de l'université où je travaille la semaine comme professeur de sports, il pourrait vous dire que je suis quelqu'un de têtu et d'unique dans mon genre. Je ne fais rien par amour pour mon travail, je fais uniquement ce job pour avoir une paie à la fin de la semaine, rien d'autre. Je ne veux pas être le professeur amoureux de ses élèves et de la réussite avec ceux-ci. Lorsque j'en ai l'occasion, je parle contre eux avec les autres élèves, je m'amuse en riant d'eux lorsqu'ils n'arrivent pas à me satisfaire avec leurs notes et je m'amuse en appelant leurs parents pour les dénigrer, lorsqu'il vient le temps de leur envoyer leur bulletin. Mais sinon, pour mes voisins, je suis quelqu'un de poli et de généreux envers eux. Pourquoi décevoir la genre féminine et s'attirer des ennuis?

   - QUE PENSEZ-VOUS DE QUERTAL? PENSEZ-VOUS Y FAIRE DE VIEUX OS OU RÊVEZ-VOUS SECRÈTEMENT DE PLIER BAGAGES? POURQUOI? ♦ J'aurais aimé que Quertal soit encore plus petit pour que mes secrets puissent être gardés à jamais. J'ai quelques aventures ici et là, avec des étudiantes de l'école. Personne ne le sait, elles sont plutôt jeunes, je préfère garder le tout pour moi. J'aurais vivre dans un village encore plus petit et attendre sagement que ma vie puisse continuer par elle-même. Mais ceci est vraiment trop demandé. Par contre, je crois pouvoir rester à Quertal pour le restant de ma vie. Tout le monde change, tout le monde vit une vie différente avec les années et je sais que je ne vais pas échapper à la règle. Il est possible que je change avec le temps d'idée et que je décide de partir pour Bienne ou pour une toute autre destination mais uniquement si mon secret est dévoilé. Je joue avec ces dames depuis quelques années maintenant et je n'ai aucun soucis à me faire. Personne n'a envie de se faire avertir par ses parents parce qu'il côtoie un professeur de l'école, surtout beaucoup plus vieux qu'eux. Ce n'est pas de ma faute, ce n'est pas moi qui a commencé à agir ainsi avec elles. C'est toujours ce qu'on dit, par contre.

   - VOTRE ENFANCE FAIT-ELLE PARTIE DE VOS BONS OU DE VOS MAUVAIS SOUVENIRS? ♦ De mes bons souvenirs, je crois bien. J'ai une petite soeur, à peine moins âgée mais je m'amuse sans cesse à la taquiner. J'ai toujours été celui qui barbouillais ses travaux scolaires, qui crachait dans sa nourriture avant de la lui donner, qui coupait les cheveux de ses poupées préférées. J'étais une véritable ordure avec elle mais je sais qu'elle m'a pardonné depuis le temps. J'aurais adoré avoir un petit frère pour m'amuser aussi. J'ai vieillis avec des poupées et des robes de princesse, pas avec des voitures et des camions. Ma soeur avait tout ce qu'elle voulait et désirait, je passais en deuxième. Mais malgré ce petit intermède, j'ai passé une très belle enfance. Mon père n'était jamais présent, ma mère, trop présente et étouffante. Je faisais des mauvais coups et je passais le tout sur le dos de ma jeune soeur. Je n'avais aucun problème ensuite, je pouvais m'amuser et me comporter comme j'en avais envie. J'ai toujours eut des tonnes d'amis, des quatre coins du pays. J'étais celui qui s'amusait à faire des fêtes grandioses dans tout Quertal, celui qui voulait qu'on se souvienne de lui pour les années à venir. Les choses ont changé depuis ma jeunesse mais je ne me plaint pas de qui je suis devenu.

   - COMMENT DÉCRIRIEZ-VOUS VOS RELATIONS FAMILIALES? ♦ Je me souviens de ma soeur, entrain de pleurer dans un coin, à cause de moi. Je me vengeais pour aucune raison apparente, je m'amusais à la traumatiser. Encore aujourd'hui, être le plus vieux de deux enfants me rapporte gros. Elle travaille dans l'industrie du livre, elle est auteure. En fait, elle essaie d'être reconnue comme auteure mais c'est peine perdue. Elle a commencé, il y a environ 4 ans, à écrire un livre pour enfant. Ce dernier a été refusé. Depuis peu, elle écrit une nouvelle érotique et lorsqu'elle m'appelle pour me lire quelques passages au téléphone, j'ai tendance à grimacer. Ce n'est pas mon style de lecture, je préfère les revues d'automobiles ou, à la limite, des revues où il y a de jeunes femmes en tenues légères. Je regarde uniquement les photos et lorsqu'il ne s'agit pas d'un livre imagé, je n'y vois pas d'intérêt. Je crois qu'avec ce que je lui ai dit la dernière fois qu'elle a appelée, elle a compris. Pour ma mère, c'est une autre histoire. Elle aime dire à ces amies de cartes et de sorties que je suis professeur à l'université. Lorsque de nouvelles connaissances lui demande ce que j'enseigne, elle bredouille quelque chose et ça finit souvent en géographie ou en politique. Je crois qu'elle a honte de ce que je fais, puisque ce n'est pas un emplois valorisant pour ma famille. J'ai un cousin avocat, un autre médecin. Ma mère doit avoir honte et doit se demander ce qu'elle a fait pour avoir deux enfants avec ce genre de métier. Pour mon père, je ne l'ai pas beaucoup connu. Toujours absent, toujours trop occupé avec son emploi de camionneur.  La dernière fois que j'ai eu des nouvelles de lui, c'était en Décembre dernier, avant les fêtes. Il était venu me voir, me dire qu'il partait pour quelques semaines travailler. Je ne l'ai jamais revu. Peut-être est-il mort, avec le temps?

   - QUE PENSEZ-VOUS DE VOTRE PARCOURS PROFESSIONNEL? ♦ J'ai étudié à l'université de Bienne et j'y travaille désormais. J'adorais l'anglais et plus précisément les cours d'arts dramatique. J'aurais certainement pu devenir acteur ou travailler dans l'industrie du cinéma mais j'ai préféré faire des études en sport, pour me faire quelques muscles. Je ne peux pas dire que ce métier intéresse véritablement ma mère mais je n'y peux rien. J'y consacre près de 35 heures par semaine et ce, depuis 9 ans déjà. Je ne suis pas le genre d'homme à vouloir changer de vie ou de métier. J'aime beaucoup ce que je fais et je ne vais pas changer uniquement pour les beaux yeux de ma mère. Ce qui pourrait me mettre à la porte et me faire changer d'emploi est bien simple. J'ai tendance à m'amouracher de jeunes femmes. J'ai une copine à l'école, elle a exactement 19 ans et elle est parfaite. Mais trop parfaite que je lui ai demandé de garder le tout secret, pour ne pas la perdre. Je sais que si jamais certaines personnes l'apprennent, je pourrais la perdre et perdre également mon emploi. Je ne désire pas donner raison à ma mère. J'ai donc tendance à mentir lorsque cette dernière me demande si j'ai rencontré quelqu'un pour faire ma vie et si je suis amoureux. Je lui dis uniquement que non et de ne pas revenir là-dessus. Il me semble qu'elle désespère depuis un certain temps, voir des mois mais c'est ma vie et non la sienne. Je ne veux pas qu'elle commence à s'intéresser à ce que je fais dans la vie, à l'âge que je suis rendu.  

   - QUELLES SONT VOS RELATIONS PASSÉES ET PRÉSENTES?  ♦ J'ai rencontré mon meilleur ami, il y a de cela exactement 20 ans. Il venait de déménager à Quertal avec sa mère, son père étant décédé. Il n'avait pas d'amis et pleurait sans arrêt. Nos deux mères sont devenues amies et nous avons commencé à sympathiser. Il n'était pas très joli et portait des broches, il était ridicule aux yeux de la gente féminine. Mais c'est tout de même lui qui a rencontré une fille avant l'autre. Ils étaient très amoureux, jusqu'à ce qu'il nous surprenne, sa copine du moment et moi, ensemble. Il ne nous a pas surpris, littéralement parlé mais j'ai du lui en faire mention car sa conjointe croyait qu'elle était enceinte. Elle m'avait dit ne pas avoir eut de relation avec son petit ami donc, que j'étais le père de son enfant. Menterie et connerie. Elle était bien enceinte mais d'un autre homme que nous deux. Elle voulait uniquement un père présent pour ses jumeaux. Je ne lui en veux pas car mon meilleur ami ne m'en veut pas non plus. Il a préféré tirer un trait sur toute cette histoire, continuant à me parler. Je crois que c'est pour le mieux, de toute manière, car nous travaillons ensemble, à l'université. Nous nous croisons souvent et ils nous arrivent d'aller luncher ensemble au pause déjeuner. J'enseigne les sports et lui, les sciences et les plantes. Comme les plantes vertes, un peu comme lui. C'est cruel de penser ainsi mais je le vois de cette manière, je ne peux pas le nier. Côté coeur, j'ai eu quelques petites amies avant mon arrivé comme enseignant. Lorsque j'ai commencé à prendre plus de place dans l'école, je me suis fait aimer par une demoiselle à peine plus âgée que l'âge que j'avais à mes débuts de cours. Nous avons eut une brève relation amoureuse, avant qu'elle ne mette un terme à cette dernière, puisque je refusais qu'elle le mentionne à ses amies. Elle voulait leur dire qu'elle défiait les lois et moi, j'ai préféré qu'elle se taise car je n'ai jamais été un homme à une seule femme. À vrai dire, de nos jours, j'ai trois relations amoureuses avec des étudiantes à l'université et les trois demoiselles ne se doutent pas de l'existence des autres. C'est ainsi que je vois la vie, en grand.

   - QU'ATTENDEZ-VOUS DE VOTRE FUTURE? ♦ J'aimerais pouvoir revoir mon père et lui dire que je le déteste. Je voudrais revoir ma première petite amie et lui dire que je la déteste. Je voudrais aussi appeler la personne qui me réveille presque toutes les nuits pour me dire qu'elle s'est trompée de numéro et lui dire que je la déteste. Je voudrais aussi faire comprendre à ma soeur d'arrêter de me parler de ses livres, que ceci ne m'intéresse pas du tout. Je voudrais dire à ma mère que m'aime si j'enseignais la politique, je ne serais pas quelqu'un de plus intelligent, bien au contraire. Je voudrais aussi faire comprendre aux filles avec qui je sors qu'elles ne peuvent pas parler de nos aventures avec n'importe qui. Si jamais quelqu'un apprend que j'ai un certain penchant pour les jolies filles à peine majeure ou dans le début vingtaine, je crois que je vais avoir un joli procès sur le dos et même si j'aurais fait des cours en politique, ceci ne pourrait pas m'aider. Je voudrais également faire comprendre au directeur de l'université que je suis quelqu'un de bien et ce, malgré les apparences. Je ne respecte pas beaucoup de règles dans l'établissement mais ceci ne fait pas de moi quelqu'un de méchant. Et je voudrais par-dessus tout, pouvoir terminer mon paiement de voiture. Je trouve que mon petit bébé commence à coûter les yeux de la tête pour rien.