Comment m'étais-je retrouvé dans cet endroit? C'est un mystère, même pour moi. J'étais entrain de faire des courses avec la mère de Stella et j'étais maintenant dans une boutique de lingerie. Bon, pour faire un bref résumé, ma fiancée m'avait fait remarquer que je ne faisais pas assez d'efforts avec sa famille et c'est donc à contrecœur que j'avais accepté d'accompagner ma belle-mère, qui cherchait un cadeau à offrir à sa fille et m'avait demandé de l'aide. Détrompez-vous, ce n'est pas que je n'aime pas ma belle-mère, c'est juste qu'elle est... étrange. Non seulement c'est un moulin à paroles, mais il lui arrive de dire un peu tout et n'importe en croyant que sa discussion a du sens. Quoi qu'il en soit, elle s'était rapidement dirigée vers la boutique, sans que je ne puisse répliquer. Je m'étais donc senti dans l'obligation de la suivre, même si je dois avouer que je ne me sentais pas tout à fait à l'aise dans cet endroit. Elle était partie plus loin, discutant avec l'une des vendeuse alors que de mon côté, j'essayais de me faire discret dans mon coin. Essayer était le bon mot puisque aussitôt je me suis un peu intéressé à ce qui se passait autour de moi, aussitôt j'entrevis une personne que je connaissais fort bien. Ce qu'elle faisait dans cet endroit? Je ne voulais pas réellement le savoir. C'était une femme après tout, elle avait le droit d'avoir des secrets. Mais si tous mes instincts me disaient qu'il était préférable pour moi de ne pas l'aborder alors que ma belle-mère était dans les parages, ce fut plus fort que moi. Alors que j’eus l'impression qu'elle m'avait aperçu avant de retourner se réfugier dans sa cabine d'essayage, je me suis planté directement devant celle-ci, un peu amusé, je dois l'admettre. Après tout, même si je n'avais pas eu le temps de voir ce qu'elle essayais, ce n'était probablement pas un manteau molletonné. "Alors, on trouve quelque chose de confortable?" Petit sourire en coin, je me suis assuré que belle-maman était toujours loin de moi avant de reprendre mon souffle, un peu rassuré.

Alors que je me tenais toujours devant la porte, aux aguets pour ne pas me faire prendre par ma belle-mère, j'ai entendu sa voix résonner depuis la cabine d'essayage. À sa réponse, je me suis mis à sourire. J'ai tout de même attendu un moment avant de lui répondre, toujours inquiet de me faire surprendre pour la mère de Stella qui rôdait dans les parages ou plutôt, qui parlait avec une autre femme un peu plus loin. Si elle ne faisait que lancer un regard dans ma direction, je ne voulais pas avoir l'air suspect. "Affreux? Je trouve pas du tout moi..." Qu'importe ce qu'elle pouvait bien porter, je la trouvais magnifique. Bon d'accord, c'est peut-être un peu cul-cul, mais c'est vrai. Surtout si ce qu'elle portait était un déshabillé, qu'importe lequel. Je suis un homme après tout, il ne faut pas me juger.

''Pourquoi, tu veux être arrêtée pour grossière indécence dans un lieu publique?'' Si j'attendais une invitation pour aller la rejoindre? Non, pas vraiment. L'idée était alléchante, mais l'amende si on me surprenait entrain d'entrer en douce dans une cabine d'essayage l'était moins. Surtout si la mère de Stella était témoin de la scène. Là, je n'aurais pas donné cher de ma peau... ''Mouais... si elle se souvient que je suis avec elle.'' J'étais certain que c'était le cas, malheureusement, mais j'avais plus l'impression d'être son larbin qu'autre chose. C'était souvent le cas avec elle. Très gentille, mais trop gentille. Elle pouvait prendre des heures à parler avec toutes les serveuses ou employés des endroits que nous visitions. Et puis s'il y a bien une chose que je déteste, c'est bien de faire les boutiques, surtout avec elle et dans ce genre d'endroits. ''Et bien, je peux toujours inventer une excuse, lui dire qu'on m'a appelé au boulot ou un truc du genre pour m'éclipser?'' De toute manière, rester avec cette femme ne faisait pas réellement parti de mes plans pour le reste de la journée, pour être tout à fait honnête. Je ne voulais pas être rude, mais je n'avais pas vraiment envie de trainer avec belle maman puisque nécessaire. Rester un peu avec Morgane était beaucoup plus tentant qu'avec elle.