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 Le mirage [Daniel & Mia]

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MEMBRE SUPER CLASSE
Daniel Graham

Daniel Graham

|métier| : Psychologue
|statut civil| : Divorcé
|âge du perso| : 49
MES SUJETS DE L'HEURE
VALERY HANNAH
ALEXIS MIA SALOMÉ NOÉMI


Le mirage [Daniel & Mia] Tumblr_nt6fpyMc5d1sgl0ajo1_500
|célébrité| : Leonardo Dicaprio
|crédits| : carole71
|pseudo/prénom| : Mya
|dcs| : Le diable & L'ange [Marya & Taïla]
|nombre de messages| : 75


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MessageSujet: Le mirage [Daniel & Mia]   Le mirage [Daniel & Mia] EmptyJeu 4 Aoû - 18:25


Le mirage




Le cliquetis de ma montre résonne en petits sons secs et saccadés. Je contemple la longue aiguille traverser le cadran dans sa perpétuelle routine. Il est déjà l'heure. Je suis plus qu'en retard. Un verre de bourbon à la main , le tintamarre d'une taverne en arrière-plan, je suis là où je ne devrais pas être. Surtout à cet instant précis. J'imaginais bien la cérémonie qui se donnait à l'heure actuelle , celle en l'honneur de la fondation des maladies mentales. Je regarde de nouveau ma montre. L'Université de Bienne n'est pas très loin , j'ai le temps de me rendre , me suis-je dis. Et ce fut la même réponse que je me suis fourni une heure plus tôt alors que je m'étais mis en marche en direction de l'évènement. J'ai demandé au chauffeur de taxi de me laisser à une distance raisonnable de l'établissement afin de m'offrir une petite marche bien méritée. Sur ma route , j'ai croisé une collègue de travail. Elle est enseignante. Descendant de sa voiture, elle m'envoya un grand sourire. Je lui fais part de la même courtoisie. Tandis que je m'avance vers elle, j'aperçois de petits souliers bleu poudre se poser au sol. Une petite fille brune descend du véhicule à son tour. Je freine mon élan. Mon sourire disparais peu à peu. Je toise l'enfant du regard presque horrifié. Ma collègue s'adresse à moi. « Oh Dr. Graham , vous n'aviez jamais rencontré ma fille ? »

- Non Lui dis-je sèchement.

La vue me dégoute presque. Ma collègue aussi par la même occasion. Sans m'en rendre compte, je pose deux pas vers l'arrière. Je baisse mon regard vers ma montre. Ma collègue poursuit la conversation : « Elle se nomme Eve-lynn , elle aura cinq ans l'année proch ..... Dr. Graham ? » J'avais déjà repris mon chemin. Tout ce qu'elle m'avait dit n'avait aucune importance pour moi. Aucune. Je lui envoi distraitement un signe de la main

- On se voit plus tard Carole

Je continue ma route vers l'Université , jusqu'à ce que je ralentisse le pas en voyant la taverne de l'autre coté de la rue. Cette rencontre avec Carole m'avait laissé un petit goût amer dans la bouche. Quelque chose dont je n'arrivais pas à me débarrasser. J'observe ma montre. Je contemple la grande aiguille voguer dans son sillage. J'ai encore le temps , me suis-je dis. Désormais assis devant le comptoir du bar, je prend une gorgée de mon bourbon. Quelque chose de fort , avais-je demandé au barman. N'importe quoi qui puisse faire passer cet arrière-goût. L'alcool force le passage dans ma gorge , m'extirpant une grimace. Ce fut avec déception que je réalisa que le Bourbon n'y pouvait rien. Mon esprit se perd. Les petits souliers bleu poudre me revienne en mémoire. Des petits souliers presque semblable, j'en avais acheté pour Melody pour son anniversaire. Son dernier. Nous l'avons fêté à l'hôpital. Elle n'avait déjà plus ses cheveux. J'ai donc fais le nécessaire, je suis allé à une boutique et j'ai demandé à la vendeuse, une robe digne d'une impératrice. Rien de moins. J'avais encore beaucoup de motivation dans l'âme à cette époque. Comme si je pouvais encore faire quelque chose. Comme si je pouvais encore changer quelque chose. Aujourd'hui , les choses ont changés. Je ne pouvais plus rien changer non plus. Alors à quoi bon ? À quoi bon être ici ? Dans ce bar ?

Je consulte ma montre de nouveau laissant le cliquetis me ramener à la raison. Je sors un billet de la poche de mon pantalon et je le pose brusquement sur le comptoir. Je termine mon verre en une seule gorgée et je le pose brusquement tandis que j'émet une seconde grimace. Plus motivé que jamais, je me dirige enfin à l'évènement. Lorsque j'arrive, tout est déjà entamé. Le buffet, la musique , les discussions. Tout y est. Je reste à l'entrée ne ressentant pas le besoin de m'aventurer. La musique diminue , les gens applaudissent. Les bras croisés , je ne le fais pas. Je ne vois pas grand chose donc j'ignore ce pour quoi j'applaudirais. Je ne suis pas le genre à suivre les grands courants s'il n'en dépend pas de ma volonté. Le portier me propose une cigarette, je lui offre un poli signe négatif de la main. Sentir l'alcool me semblait déjà mauvais , sentir la cigarette et l'alcool en plus, je doute que mon eau de Cologne ne puisse couvrir tout ça. « ... Veuillez accueillir le Docteur Daniel Edward Graham ! » Mon nom résonne dans la pièce. Je n'ai même pas le temps de comprendre ce dont il s'agit que les applaudissement m'envahissent. Le projecteur fond sur moi dans une lampée de lumière.  Je comprend alors que je suis arrivé pile poil pour mon discours. Je salue timidement la foule et je me dirige vers la scène , toujours suivit par cet odieux projecteur qui a le tour de m'aveugler. Je me place devant le micro et je sors de mon veston le discours que j'ai écris. Je souris aux gens devant moi et j'entame ma lecture. On dit que de regarder la foule durant un discours offre une grande prestance. Dans mon cas, ce fut le contraire qui s'est produit. Observant la foule, je crus discerner quelque chose. Une longue chevelure rousse qui s'affichait de dos. Je regarde ma feuille pour me concentrer sur mes mots. Un nouveau regard vers la foule , cette fois en direction directe vers le mirage de tout à l'heure sauf que cette fois, il y avait un visage. Un visage que je connaissais très bien. De beaux souvenirs me traverse. Des sorties sur les terrasses en été , des matins , des promenades. Mes mots s'entrechoquent. Je me dépêche de regarder ma feuille de nouveau pour retrouver le sens de mes phrases. Voir où j'en suis.

Des sourires , des vacances , des visites, des expositions. Je l'emmenais n'importe où. Tout ce qu'elle voulait. Une silhouette dans mon jardin , une main qui se glisse sur la mienne , un regard pénétrant qui se pose sur moi. Toutes ces images m'arrivait comme un doux mirage. Je me racle la gorge un peu perdu. Et dans mon silence , j'ose encore regarder. Je la vois de nouveau. Elle est présente à l'évènement. Elle se tient parmi la foule. Je décide donc de ne plus regarder. Il valait mieux pour mon discours. Je poursuis cette fois en conservant mes yeux sur ma feuille. Je savais bien ce que j'allais trouver si je continuais de l'observer ainsi. De la déception sans doute. Et elle aurait bien raison sur ce point. En prononçant mes dernières paroles, un voile d'applaudissement s'éleva dans la pièce. Pour ma part, je serre la main du présentateur et je ne regarde que lui. Lui et le plancher puis les escaliers. Je me dirige à pas rapides vers le buffet. Je ne dirais pas non à un second verre. De quoi faire passer ce nouveau goût dans ma bouche. Quelque chose qui revenait me prendre et que je ne savais pas comment faire partir. Je demande un verre qu'on me sert poliment. En me retournant , je paralyse en faisant face au mirage. Mia se tenait juste devant moi. Je demeure silencieux pendant un moment ne sachant pas si je devais lui sourire pour être poli ou demeurer sévère pour la faire fuir. Je préfèrerais lui lancer des paroles dures. Quelque chose de tranchant mais j'en suis incapable. Au lieu de ça , mon ton s'adoucit.

- Je ne savais pas que tu étais là aujourd'hui.

Je lâche un petit rire discret, quelque chose de nerveux se voulant subtile.

- J'espère que ce n'était pas trop lamentable.


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MessageSujet: Re: Le mirage [Daniel & Mia]   Le mirage [Daniel & Mia] EmptyVen 5 Aoû - 12:58


Le mirage




« Personne ne le remarquera si je ne suis pas là ! » Devenu lourds mes bras se relâchent et tombent mollement aux côtés de mes hanches. Le regard désespéré de mon colocataire rend le poids que je porte sur le cœur insupportable. « Si ça se trouve tu ne le croiseras même pas ! » Je roule mes yeux dans leur orbite déposant un regard exaspéré sur Noam alors que mon palpitant ne me laisse pas tranquille un instant. Face à la glace, je découvre le désastre que je représente actuellement et la boule gigantesque que je porte déjà depuis tout à l’heure s’agrandit. Les larmes me montent aux yeux. Je sais que j’en ai souffert mais je ne pensais pas porter encore tout ça en moi, je ne pensais pas y penser encore, je ne pensais pas être encore si blessé de tout ça. Je me tourne vers mon meilleur ami, la mine déconfite. « Pourquoi je suis obligée d’y aller déjà ? » Il tend ses mains vers moi, attrapant les miennes et m’attirant vers lui. Je me mords la lèvre, le front plissé par le tourment, le remerciant intérieurement de ce calme olympien dont il fait preuve. Au fond de moi, j’aimerais que Taïla soit là, elle comprend, elle sait, elle me connaît, elle mieux que moi saurait quoi faire et quoi me dire pour que je me reprenne et que j’aille à cette soirée la tête haute. « Pour ton avenir mon petit. Et parce que le sujet t'intéresse un peu beaucoup, il me semble...» Je fais oui de la tête et pourtant rien dans mon corps ne me dit à ce moment que mon avenir est plus important que de ne pas le voir, lui. Je m’écroule alors sur mon lit, respirant profondément, une main sur le ventre et l’autre sur le front. « Je suis ridicule. » « C’est normal ! Bon, tu veux que je vienne avec toi et je lui casse la tête ? » Ma tête se tourne vers lui, enfoncée dans la couette, le regard profond. Mon esprit va à toute allure, avant que je me rende compte de ce à quoi j’étais entrain de réfléchir. « Non, non ! Pas de violence ! Il n’a pas été… Enfin, laisse tombé… Mais on ne frappe pas les gens, Noam ! » Il lève à son tour les yeux au ciel, ce qui a tendance à me faire sourire à nouveau. « Bon attend alors parce que là, je suis à court de solutions moi ! » Je le vois qui disparaît un instant de ma chambre me laissant seule avec mes paniques avant de revenir une minute plus tard, son téléphone à l’oreille. « Bon attends, je te mets en haut-parleur. » Je ne comprends pas ce qu’il fabrique jusqu’à ce qu’une voix familière et aimante sorte du combiné, me redonnant toute la force qui était sortie de moi depuis le début de la journée. « Allez, bouge tes fesses de là, habille toi et file là bas ! Au pire, tu lui montreras juste ce qu’il rate, tu es bien plus heureuse sans lui et on sait tous les trois de quoi je veux parler ! » Le regard pervers de mon meilleur ami me tue alors que ma meilleure amie continue à trouver des moyens pour me sortir de là. D’un bond, je me retrouve sur mes pieds à enfiler ma robe et finir mon maquillage. Jetant un dernier œil à mon portable, mon cœur fait un mini salto en voyant les quelques lettres s’y afficher : Lukas. Mon dieu, Mia tu n’en sortiras jamais.

« ... Veuillez accueillir le Docteur Daniel Edward Graham ! » Tout mon être se met à réagir de manière imprévu, le rythme de mon myocarde s’accélère sévèrement, une envie de vomir s’empare de moi et je me mets à ressentir ces mêmes papillons qui m’habitait lorsque son souffle se confondait au mien ou que ses doigts effleuraient mon épiderme. Je dois me mordre la lèvre pour me concentrer. J’aimerais m’éclipser, disparaître mais la main d’une amie me tire vers l’avant et m’oblige à me tenir devant un Daniel troublé et lisant son papier, bien moins sûr de lui qu’à son habitude. Alors qu’il met le point final de son explication, la salle se met à l’applaudir et moi je me réfugie rapidement loin de tout ça, loin de lui, loin de ce que je pourrais ressentir à moins de trois mètres de lui. Un signe de la main de Julie et je me dirige vers elle, avançant rapidement en évitant la foule des pics assiettes. Je m’arrête net et manque de tomber tant mon cœur maintient un rythme effréné. Je le savais. Je n’aurais pas dû venir. La tête blonde se tourne vers moi et mon palpitant s’amuse à faire une pirouette me donnant le mal de mer alors que des sentiments que je n’avais plus ressentis depuis un petit moment reviennent jouer avec mes nerfs. Dur, son visage me renvoi à ses derniers mots, à la fin d’une histoire magique qui avait commencé entre nous. « Je ne savais pas que tu étais là aujourd'hui. » Surprise ! Son ton est doux et ne reflète pas le visage qu’il m’offrait quelques minutes plus tôt, et je ne sais pas comment réagir. Je ne sais pas si je dois être gentille, compatissante, si je dois lui tourner le dos, lui envoyer un pic, le détester, l’aimer, je simplement qu’il est là et qu’à nouveau, je perds tous mes moyens. Son rire me bouleverse et je l’examine comme si je faisais face à un inconnu et pourtant je connais son visage à la perfection. « J'espère que ce n'était pas trop lamentable. » Un sourire s’’étend sur mon visage, et je stoppe ma main partie pour rencontrer son bras avant que ce ne soit trop tard. « Oh non, pas lamentable, juste… tu as déjà fait mieux. » Un léger rire s’échappe repensant à cette scène qui s’est déroulée quelques instant plus tôt devant moi. « Désolée… mais qu’est-ce qui t’es arrivée ? » Sans même pouvoir me retenir ma main se pose délicatement sur son avant bras, me retournant totalement sous la chaleur de son corps. Mes paupières se closent à demi et un frisson me parcours. Je me tourne vers le buffet, demandant un verre que l’on me sert directement avant de lui refaire face. « Je ne vais pas prendre de ton temps plus longtemps. » Entre-choquant mon verre avec le sien, je lui fais un petit signe de tête voulant plus ou moins lui dire au revoir. C’est trop dur, je n’arriverais pas à le voir mais alors en public et entourée de tant de personne voulant lui parler, ce n’est tout simplement pas possible. J’ai besoin de l’oublier comme il m’a demandé de faire, pour lui notre relation n’est pas possible pour une raison ou pour une autre, alors je dois avancer. Prenant mon portable dans ma pochette, je regarde rapidement les messages que j’ai reçu et sourit bêtement à l’un d’entre eux. Voilà, c’est à lui que je dois penser et non pas à ce psychologue meurtrie et torturé qui fait battre mon cœur encore un peu trop fort…



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MessageSujet: Re: Le mirage [Daniel & Mia]   Le mirage [Daniel & Mia] EmptyDim 21 Aoû - 0:05


Le mirage




Cette salle pleine de gens. Cette salle complètement floue. Des silhouettes sillonnent telles des ombres autours de nous. Une seule chose était claire. Une seule personne conservait ses détails et elle se tenait juste devant moi. Je remarque son air. Elle m'observe comme si je n'étais qu'un pur inconnu. C'était mieux ainsi. J'aurais espéré qu'elle continue dans cette voie. Les choses auraient été plus simple pour nous. Je reconnaissais là une probable façon de m'éloigner ou de m'intimider. Je ne lui en voulais pas. J'ai opté pour la même option, vu la manière sévère avec laquelle je l'observais moi aussi. Durant un court instant de silence , nous nous toisions du regard, tentant de faire fuir l'autre. Inutile de vous dire que nous avons tous les deux échoués , moi le premier. Intérieurement , j'étais heureux de la revoir, beaucoup trop heureux pour la faire fuir. Je savais qu'il s'agissais-là d'un rare moment où nou pourrions converser calmement. Peut-être l'un des derniers. Je savais pertinemment que nous recommencerons à nous fuir lorsque nous aurons quitté la salle.

Je meurs d'envie de lui parler. Dire quelque chose. N'importe quoi. Juste échanger quelques mots avec elle. Ensuite si elle le désire , elle pourra me tourner le dos et s'enfuir à la dérobé. C'était le meilleur scénario possible. Au lieu de ça , je tente quelques mots, les premiers qui m'étaient venus. En ouvrant la bouche, mes paroles ont eu du mal à sortir. Comme si quelque chose me serrait la gorge. Comme si ma raison voulait m'empêcher de lui parler. J'ai eu le dessus. Je lui répond un truc banale comme quoi je ne m'attendais pas à la voir ici ce soir. Qu'aurais-je fait sinon ? Fuir ? Fuir bien sûr. Feindre un malaise et ne pas me présenter. Minable ? Sans doute mais au moins, je n'aurais pas été là à pourrir jalousement la vie de Mia ce qui était, je le regrette , plus fort que moi. Mia était une bonne personne, le genre que l'on voit rarement. Elle ne méritait pas que je la torture avec cette histoire. Pour son propre bien , il valait mieux fuir.  Mais pas ce soir.

Ce soir , j'avais peine à respirer. Ce soir, elle se tenait juste devant moi , beaucoup plus belle que dans mes souvenirs. Ce soir , j'étais heureux qu'elle soit là. J'étais un grand égoïste qui malgré tout , se nourrissait des paroles qu'elle daignait lui offrir.  « Oh non, pas lamentable, juste… tu as déjà fait mieux. » et elle rit à la suite de ses propres mots. Son rire me contamine légèrement. Si vivante cette petite rousse , cela en était attendrissant.  Je savais tout le dégoût que je devais lui causer et malgré tout, elle trouvais le moyen de rire un peu. Je regarde le sol un moment et lorsque je la regarde de nouveau , j'ai un sourire plus large sur le visage. Ce n'était pas tellement ses mots qui me rendait ainsi mais plutôt le simple fait que nous pouvions encore échanger quelque chose. Que ce soit une conversation ou tout simplement le même air. Cela me faisait un bien fou. Je l'observais simplement pendant quelques secondes qui me parurent une éternité. Quelques secondes qui parvinrent à me faire revivre cet été. Je n'ai pas répondu à son premier commentaire, j'ai oublié Et pourtant j'aurais dû répondre. Quelque chose, n'importe quoi juste pour la retenir quelques secondes de plus mais c'était peine perdu. Elle allait probablement repartir et tout renterais dans l'ordre. J'étais tellement convaincu de ce que j'avançais que je ne me suis pas attendu à ce qu'elle ne me réponde. « Désolée… mais qu’est-ce qui t’es arrivée ? » Et je remarque qu'elle est plus près. Je me recule légèrement jusqu'à ce que je sente une pression sur mon avant-bras. Je fige et je ne peux plus rien faire d'autre que déglutir. Ma respiration devient plus difficile tandis que de longs frissons me parcoure. Les paroles de Mia me donne un point de repère. Quelque chose sur quoi me concentrer. Je compris finalement que les quelques verres que j'avais pris ont eu plus de poids que je ne l'aurais cru. J'échappe un soupire moqueur, comme s'il s'agissais-là d'une question évidente.

- Oh , ce n'est rien , le scotch , une vieille habitude

Le scotch, mon péché mignon. Je me souviens d'un soir où j'avais essayer d'introduire Mia à toute la complexité du produit. Elle m'a écouté sagement déblatéré sur le sujet pendant un bon moment, me donnant l'impression , peut-être pour me faire plaisir, que cela l'intéressait. Ou encore, quand je l'emmenais dans un bar et qu'on me servait un whisky avec de la glace , elle savait qu'à ce moment-là il fallait que je m'adresse au serveur pour lui faire savoir toute l'importance de la glace dans un whisky. Elle savait tout ça. Et à ce moment là , ce n'était pas son opinion quant à ma faiblesse qui me perturbait le plus mais plutôt sa présence qui me manquait terriblement. Cette main sur mon bras , sa chaleur que je pouvais sentir à travers ma chemise. Tout cela me perturbait énormément et je crois qu'elle pouvais le voir sur mon visage. Mes yeux l'observais comme ils avaient tendance à le faire autrefois. Quelque chose qui n'avait pas lieu d'être dans les circonstances actuelles.

Mia se retourne et demande à un serveur de lui offrir un verre. Lorsqu'il revint vers elle , je m'interpose lui faisant comprendre que j'allais m'en charger. Je retire la bouteille des mains du jeune garçon et me rapprochant de Mia , je verse un peu de vin blanc dans sa coupe. Je souris légèrement à voir sa façon de tenir son verre. Elle n'a jamais su bien tenir sa coupe. J'échappe un léger soupire amusé.

- Tu n'apprendras jamais Mia

Je redonne la bouteille au jeune homme et je pointe les doigts de la rouquine enroulés autours de la coupe.

- Ton vin se réchauffera plus vite comme ça à cause de la chaleur de tes doigts.

J'immobilise son verre d'une main et je m’apprête à poser ma main sur la sienne pour bien la modeler convenablement mais je m'abstiens. Je m'immobilise quelques secondes puis je me redresse, m'en voulant d'avoir songé à une telle approche.

- Tu dois tenir le manche tout simplement.

Je lance cela distraitement tenant pour acquis qu'elle le savais. Je regarde ailleurs rapidement et je demande un verre moi aussi. Ce verre s'imposait. Je demande comme de fait s'ils offre quelque chose de fort. Le serveur me glisse discrètement qu'il y avait du rhum si jamais je le désire. J'hésite un moment puis j'hoche fermement de la tête me disant que peu importe l'alcool , tant que ce soit fort, ça fera passer quelques maux. Je me doutais bien que cette manœuvre ne plairait pas à Mia. Comme de fait , elle se retire et contemple désormais son téléphone. Au même moment, deux homme de l'université vint à ma rencontre pour me féliciter pour mon discours. Quelques parole qui ne veulent rien dire. Ils discutent autours de moi et je n'entends pas un seul mot. J'observe Mia. J'essaie de me convaincre qu'il valait mieux la laisser s'en aller , que c'était pour le mieux mais la vérité était que je ne pouvais pas m'arrêter de la regarder. Elle est là à observer son téléphone. J'ignore si elle s'est trouvé quelqu'un , je l'espérais. Je voulais ce qu'il y avait de mieux pour Mia. Cet homme n'avais pas besoin d'être millionnaire ou d'être un grand diplômé. Juste quelqu'un de simple pour Mia , quelqu'un de doux avec elle. Quelqu'un qui la fera sourire. Voila tout ce que je voulais pour elle. Et bien que je lui souhaitais tout le bonheur du monde, je ne pouvais pas m'empêcher de la regarder et de ressentir un grand pincement dans la poitrine. Une sorte de jalousie. Quelque chose qui me demande de m'interposer que pour une seule soirée. Mes collègues me lance quelques mots, je ne répond pas. Je n'ai rien suivit du tout. Je passe à côté d'eux, hypnotisé par la jolie rousse et je m'arrête devant elle. Je remarque le nom sur son téléphone et je souris.

- Peu importe qui c'est , je suis content pour toi

Lui dis-je discrètement avec un sourire paisible. C'était aussi ma façon à moi de lui demander ce qui se passait dans sa vie. Je regarde autours.

- J'ai une table à mon nom au second étage , tu m'accompagne ? Mon temps, je te le donne ce soir

Je voulais qu'elle comprenne que si elle avait des choses qu'elle aurait voulu me dire , je lui donnais tout le temps qu'elle voulait. Que ce soit des insultes, des regrets ou même des plaintes , j'étais tout ouïe. Je n'avais pas l'intention de la laisser repartir comme ça. Ma bonne conscience la ferait partir sans scrupule mais l'alcool lui , me disait que cette rouquine me faisait un bien fou.


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